Nous quittons Grenade, non sans regret, pour continuer notre périple au Nicaragua. Le plan d'origine était de prendre un ferry au départ de Granada pour rejoindre l'île d'Ometepe en cinq heures. Après que trois personnes nous aient fortement déconseillé celui-ci en raison de son inconfort, nous changeons l'itinéraire et reprenons un Chicken Bus pour nous approcher au plus près de l'île. Au port de la petite ville de San José, ce n'est plus qu'un trajet de une heure en bateau qui nous attend. A l'heure où nous arrivons c'est une barque en mauvais état qui fait le trajet. Pas trop le choix, donc c'est sur ce petit bateau, assis en plein soleil, que nous supporterons pendant une heure le ballottement des vagues. Et des vagues, il y en a. Cela a beau être un lac, les vagues qu'on y voit sont surprenantes. Il n'est pas difficile de s'imaginer au bord de mer...
Dès les premières minutes du trajet, on aperçoit distinctement les raisons de notre venu ici : les deux volcans, Concepcion et Maderas, qui forment Ometepe. Pas étonnant que cette île regorge d'histoires surnaturelles et autres comptes et légendes. "Terre sauvage, formée de deux volcans jumeaux, perdue au milieu d'un lac aussi grand qu'une mer...", cela sonne plutôt bien pour un début d'histoire.
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Nous voici donc arrivé sur ces terres mystiques. Nous posons nos bagages dans un endroit plutôt sympathique nommé Playa Santo Domingo. Bien que les plages soient plutôt jolies et l'eau non polluée, sa couleur maronnée n'est pas très attirante. Je suis surtout sceptique sur le côté non pollué. Lorsque nous étions à Granada, qui est au bord du même lac, les eaux étaient polluées là-bas. Cela semble étonnant que la pollution reste localisée... Le dilemme s'arrête ici, nous ne sommes pas venu plager mais monter l'un des deux volcans.
Playa Santo Domingo
Le premier jour, n'ayant pas encore trouver de guide pour notre ascension, nous passons la journée à nous promener à vélo autour de l'île. Ce sera l'occasion de découvrir la faune locale et les fameux pétroglyphes (roches taillées) de la période pré-colombienne.
Un oiseau au chant impressionnant avec une crête et des plumes d'un joli bleu
Exemple de pétroglyphes
Les pétroglyphes vus... s'avèrent à mon goût peu impressionnant... Les goûts et les couleurs... Autre activité prévu ce jour, une balade en kayak à travers les marais. Pour atteindre le point de départ, deux bonnes heures d'échauffement en VTT sur des routes très caillouteuses. C'est sport et cela permet de visiter en passant.
Volcan Maderas
Après avoir cherché un peu et avoir eu les indications approximatives d'un Nicaraguayen vitaminé au Rhum, nous trouvons notre Kayak et démarrons notre excursion. Cela démarre dans les eaux claires du lac...
Volcan Concepcion
Volcan Maderas
Et se poursuit dans les eaux troubles et remplies de caïmans du marais.
Marais du Rio Istiam
A l'interieur de celui-ci, ce sont des rives pleines de vie que nous découvrons. Vu la luminosité et la distance avec certains oiseaux, les photos ne sont pas toujours de très bonne qualité. Maintenant cela vous donne tout de même un aperçu de ce qu'on a pu voir ici.
Heron tigré
L'oiseau de gauche avait l'intérieur des ailes d'un jaune éclatant!
Cette balade en kayak aura aussi été l'occasion de croiser un caïman d'un bon mètre cinquante en chemin. On avait beau m'avoir expliqué que ceux-ci ne sont pas agressifs, voir plutôt peureux... Lorsque vous êtes à moins de deux mètres de l'un d'entre eux, que vous le voyez sortir de son tas de vase et s'engouffrer dans l'eau trouble dans votre direction... Cela fait bizarre. On se repasse tous les films d'horreurs à base de crocodiles et on se dit que les quelques centimètres de hauteur du kayak ne vont pas beaucoup le gêner si il souhaite mettre un coup de croc... Et vu qu'il n'y a quasiment aucun fond, ce serait une bonne chose qu'il passe sans nous cogner en chemin... Mais l'eau est si opaque qu'on ne voit rien... On ne sait pas où il est. Oppressant n'est ce pas?
Evidemment et heureusement pour nous, le caïman avait juste été dérangé dans sa sieste et s'est contenté d'aller se balader plus loin. Du coup nous n'aurons pas eu la chance de le voir ressortir de l'eau pour faire une petite photo.
Après avoir ramé durant trois heures, il est temps de repartir sur nos vélos. Ajouter deux heures de VTT sur route cahoteuse à cette journée déjà bien chargé n'aura pas été de tout repos. Arrivé à la nuit tombé et bien fatigué de notre journée, nous savourons notre repos autour d'une bière locale : la Toña
Le soir même nous rencontrons le guide qui doit nous accompagner le lendemain dans notre ascension du volcan. Après description du volcan Concepcion (1'610 m) comme étant difficile à monter, dépourvu de végétation sur une grande partie du chemin et donc obligé de marché en plein soleil, nous optons pour le volcan Maderas (1'394 m). Celui-ci est pourvu de jungle sur l'ensemble du trek, il grouille de vie animal et la distance totale à parcourir est plus faible.
Ascension du Volcan Maderas
Manque de bol pour nous, il a plu toute la nuit jusqu'au petit matin. Le trek du volcan Maderas étant entièrement en terre à travers la jungle, c'est donc un chemin très boueux qui nous attend. Levé à 4h du matin pour l'occasion et le guide déjà en chemin, impossible de décommander. Nous partons donc en sachant que la journée va être difficile.
Pétroglyphe en chemin
Début du trek, dans une clairière, on aperçoit le sommet entièrement dans les nuages
Il a beau ne pas pleuvoir tout le temps, sous les arbres de cette jungle dense cela goute en continu. Ajoutez à cela un taux d'humidité proche des 100% et vous aurez une idée de nos t-shirts après ne serait-ce qu'une heure. Je ne sais pas si c'est l'état du chemin boueux ou notre journée de la veille un peu trop chargée... ou l'humidité, mais ce trek va s'avérer être beaucoup plus éprouvant que prévu.
Jungle dans les nuages
Nous avons choisi Maderas de peur d'avoir trop chaud en plein cagnard sur Concepcion. Avec un temps pareil il n'y avait pas de quoi. Après seulement deux heures d'ascension, nous nous retrouvons en plein nuage. Celui-ci resta avec nous jusqu'au sommet.
Jungle luxuriante
Nous avons bien croisé quelques singes et oiseaux en chemin, mais avec le nuage épais qui nous accompagnait en quasi permanance... pas moyen de prendre une photo potable. C'est donc après une ascension pénible de quatre heure 1/2, que nous arrivons au sommet du volcan, en son cratère. Au coeur de celui-ci se trouve un très beau lac offrant un beau paysage... Du moins en théorie. Notre effort ne sera malheureusement pas récompensé à sa juste valeur. Arrivé en haut, le nuage recouvre tout, même le lac.
Lac au sommet du volcan Maderas
Après une petite pause il faut redescendre. Si l'ascension dans la boue n'était pas facile, la descente va s'avérer encore plus compliqué. La fatigue rend les jambes lourdes et moins alertes... Nos chaussures glisses sur la boue... Il nous faudra à l'arrivé plus de temps pour descendre que monter.
Plus bas, le nuage laisse place a un brun d'éclaircie. Ici nous avons un point de vue du volcan Concepcion, dans les nuages de l'autre côté de l'île.
C'est donc un trek "facile" de dix heure aller retour que nous aurons fait. Et puisqu'à l'heure où nous arrivons il n'y a pas de bus pour nous ramener à l'hôtel, rien de tel qu'une petite marche supplémentaire de 6 km sur la plage pour se dégourdir les jambes.
Volcan Maderas dans les nuages. Pas étonnant que l'on n'ait rien pu voir
Ayant eu notre dose d'activité sur Ometepe, nous devons prendre dès le lendemain un ferry pour rejoindre la ville fortifiée de El Castillo sur le Rio. Cette étape pleine d'histoire de pirates va malheureusement passer à la trappe. Le lendemain est malheureusement un jour férié au Nicaragua et ceux-ci ne rigolent pas avec les jours fériés. Il n'y a purement et simplement aucun bus en circulation. Autant dire qu'on est coincé un jour de plus sur l'île.
Un mal pour un bien, cela nous laisse une journée tranquille pour reposer nos jambes avant de devoir rebouger avec nos sacs de 30 kg.
Cette journée de farniente pure et dure aura été l'occasion de s'essayer à la photo de Colibri. Cela demande de la patience pour qu'un d'eux vienne enfin butiner devant vous, ainsi que beaucoup de réflexe! Ce petit colibri est d'une vitesse impressionnante. Il bouge un peu comme le ferait un insecte... non plutôt comme un robot ou une machine outil. Il se déplace à une vitesse folle, puis s'arrête net en vol stationnaire, butine une fleur et recommence. Du coup il fallait prendre des photos rapides, ce qui explique le grain.
Mon commentaire précédent semble être effacé.. Je résume: intéressant le Nicaragua, tu nous le vends bien, même si on pense au Costa Rica en voyant les images et en lisant les descriptions. On sent peut être un peu plus la volonté de mettre en valeur leur patrimoine naturel et culturel?
RépondreSupprimerLa photo "Jungle luxuriante" est impressionnante, c'est comme dans les films.
C'est classe les colibris.
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